Le rêve d’un nouveau leader
Imaginons un scénario où vous vous réveillez demain avec un nouveau patron. Cette situation souligne l’impossibilité pour un leader d’assumer le rôle d’un coach, et vice versa, en raison de la dynamique et de la logique du système en place qui implique une interaction entre l’entraîneur et la personne coachée.
Le business du business
Milton Friedman a affirmé que ‘le business du business est le business’. Donc, un leader est engagé pour accomplir une mission précise en vertu du contrat de travail. Cela signifie qu’il ne peut être neutre, objectif ou sans intention. De plus, cette relation est fondée sur une interdépendance mutuelle et comprend toujours un équilibre de pouvoir, même si elle est invisible et que le leader a du mal à l’accepter.
Rôles distincts de leader et de coach
Cela n’implique pas que les leaders ne doivent pas suivre de formation en coaching. Ils peuvent poser des questions et s’impliquer activement, mais ils doivent être conscients de leur rôle de leader dans leur entreprise, ce qui exclut le rôle de coach.
Les sept raisons pour lesquelles les leaders ne devraient pas coacher
1. La difficulté pour un leader de maintenir un processus de coaching
Le coaching n’est pas un acte isolé, mais un processus. Pour cela, l’intérêt du coach doit être unique : aider le client à clarifier ses objectifs et les conflits qui y sont liés, à prendre des décisions et à trouver des solutions.
2. La complexité de la définition du rôle
Le rôle est la somme des attentes implicitement placées sur une personne. Ce qui est écrit sur le papier est essentiellement une liste de tâches, pas un rôle. Un leader aura du mal à exiger de ses employés une compréhension nuancée des rôles.
3. Le risque de la dégradation du coaching
Il y a un risque que le coaching devienne un ‘label’ pour tout ce qui est censé améliorer les performances.
4. L’absence de pratique réfléchie du coaching
Le coaching ne s’acquiert pas simplement par la formation, mais nécessite également une pratique réfléchie et une supervision après la formation.
5. La priorité du collectif sur l’individu
L’accent mis sur l’individu est néfaste d’un point de vue organisationnel. Il serait préférable de se concentrer sur les équipes et les groupes.
6. Le retour d’information trompeur
Le feedback, surtout lorsqu’il est positif au début d’un processus de coaching, peut être trompeur et donner une fausse impression de réussite.
Conclusion : retour aux bases
Il n’est pas question de proscrire les techniques de coaching. Poser des questions et encourager l’autonomie dans la résolution des problèmes peut être très utile. Cependant, cela ne fait pas de vous un coach. Il est donc temps de cesser de jouer le coach et de vous recentrer sur les exigences de votre rôle de leader.